Au détour d’un petit surf sur le web, une petite découverte qui devrait amuser plus d’un traducteur !
Il s’agit d’une petite chronique de Philippe Meyer, journaliste à France Inter, dans laquelle, il s’amuse des fantaisies de la traduction automatique.
Le lien pour réécouter la chronique
Pour ceux dont le plaisir vient par la lecture, voici la retranscription intégrale :
» Auditeur sachant auditer ça n’est pas pour me vanter mais la publicité n’est pas condamnée à ne m’être imaginée que par des gens qui mesurent la réussite de leurs vie à la cherté de leur montre et la littérature commerciale de s’enorgueillir d’avoir connu des auteurs sachant manier l’humour et la poésie façon facteur cheval comme Armand Salacrou, Robert Destot ou Charles Trénet.
Malgré son charme volontaire je crains de ne pouvoir ranger dans cette catégorie le courriel publicitaire d’origine étasunienne qui, échappant à la vigilance de mes filtres, est venu avant-hier encombrer ma boite aux lettres électronique.
Cette missive prétend me recommander et même me vendre des produits cosmétiques dont l’usage assurerait à mon apparence une durable jeunesse et en tout cas m’enlèverait 10 ans. C’est trop, c’est trop peu me suis-je pensé dans mon fort intérieur mais là n’est pas la question.
Si mon philanthropique correspondant m’adresse une pareille proposition et attire mon attention sur son attrape-nigaud c’est, m’écrit-il, et je cite pour mot : « c’est que lorsque les personnes accèdent à certain âge ils réalisent que le procès de vieillir est rampant sur eux ».
Après cette insinuation en forme de coup de semonce selon la méthode douche écossaise, mon correspondant s’emploie à m’annoncer une bonne nouvelle : « jusqu’aux dernières années et traitement d’émerveillement du visage n’était devenu possible que pour les riches et célèbres. Maintenant c’est quelque chose de disponible pour la personne moyenne ».
Je trouve assez inamicale de m’écrire que le procès de vieillir est rampant sur moi, mais me traiter de personne moyenne constituent une agression particulièrement désagréable.
Ajouté que « plusieurs célébrités ont traités eux mêmes à ce type de procédure dans une soumission pour la jeunesse éternelle » ne calmera pas ma colère. Je ne saurai donc trop conseillé aux marchands de tout acabit de confier la traduction de leur littérature de propagande à un être humain spécialisé plutôt qu’à une machine.
Il y a gros à parier pourtant que les traductions par ordinateur ne sont pas prêtes de cesser de nous divertir. Beaucoup de logiciels spécialisés se contentent de traduire les mots dans l’ordre où ils se présentent : The company that I work for » è la compagnie que je travaille pour.
En outre, chaque fois qu’un mot présente plus d’un sens, le logiciel ne retient que le premier. Je lis ainsi cette phrase mystérieuse : « l’utilisation de ces technologies a eu pour conséquences nouveau apportées en gare sur une variété de sujet ». L’original anglais qu’on peut finalement trouver sur le net permet de comprendre que la traduction appropriée aurait été : « l’utilisation de cette technique à apporter un éclairage nouveau à un grand nombre de sujets ».
Mais puisqu’en anglais « shed » pris comme nom désigne un hangar, alors que l’un de ses sens comme verbe est donner un éclairage, nous voilà avec un hangar plutôt qu’un éclairage nouveau.
Dans ce genre que je pense inépuisable, la palme de l’inintelligibilité assistée par ordinateur dois aller à ce site de vente de CD en ligne qui propose en anglais Quintet For Piano And Strings In A, ‘The Trout’ de Schubert et en français le Quintet pour le piano et les ficelles dans un commandant truite. Traduire par Quintet pour piano et corde en LA majeur aurait supposé que la machine aille jusqu’au cinquième des sens que le dictionnaire propose pour String. Si elle était allée jusqu’au sixième la truite de Schubert aurait été un Quintet pour piano et très petit slip laissant les fesses nues, le ciel vous tienne en joie ! «