Traduction de l’argot : appel à contribution de la revue Argotica

La traduction de l’argot/des argots oblige le traducteur à se poser nombre de questions liées, entre autres, à l’adaptation culturelle, à la variation… Dans une interview récente, le poète/traducteur Giorgio Caproni n’hésite pas à définir sa traduction italienne de l’argot célinien comme un « effort épouvantable » (Caproni, 2011 : 42). Vice-versa, Serge Quadruppani, l’un des traducteurs du Montalbano d’Andrea Camilleri, parle de son « angoisse » devant la nécessité de traduire les régionalismes et l’argot sicilien en français (Quadruppani, 2009 : 275-278). La diffusion, souvent sur Internet, de sources lexicographiques qui concernent l’argot et sa traduction, peut sans aucun doute apporter une aide au traducteur, mais beaucoup reste encore à faire dans ce domaine, tout comme au niveau des études contrastives entre les argots des groupes dans les différents pays (voir à ce propos Alma Sokolija pour les argots de Sarajevo et de Paris ou les travaux de Dávid Szabó sur les argots hongrois et français).

argotLa traduction de l’argot pose des défis non seulement au niveau de la traduction interlinguistique, mais aussi au niveau de la traduction intralinguistique, comme le démontre la rédaction de plusieurs dictionnaires argot-français au vingtième siècle (ex. les dictionnaires d’Aristide Bruant, de Napoléon Hayart…), puisque l’argot est tout d’abord un registre linguistique. À ce niveau, il est intéressant de poser la question de la relation entre équivalents traductifs, ces derniers pouvant alors être également considérés comme des variantes diastratiques.
Encore, la traduction de l’argot, qu’elle concerne le niveau interlinguistique aussi bien que le niveau intralinguistique, peut être utilisée en classe en tant que « pédagogie de la variation » (Podhorná-Polická et alia, 2010 : 449).

Au final, c’est la notion même d’argot, entendue comme jargon identitaire d’un groupe, et sa délimitation par rapport à d’autres notions comme, par exemple, celle de langue populaire, que nous voulons questionner par la traduction.

Les différentes questions soulevées ici pourront être abordées à partir de plusieurs points de vue, en privilégiant notamment l’observatoire sociolinguistique, lexicographique, de la didactique des langues- cultures ou purement traductif.

Les articles pourront être rédigés dans l’une des langues suivantes : anglais, espagnol, français, italien, roumain.

Calendrier :

– 30 mai 2014 : date limite d’envoi des propositions
– 15 juillet 2014 : évaluation des propositions et notification aux auteurs
– 15 octobre 2014 : date limite d’envoi des articles
– 30 novembre 2014 : date limite d’envoi des articles qui ont eu besoin de modifications – 30 décembre 2014 : publication en ligne de la revue

Consignes pour les propositions :

– nom et prénom de l’auteur
– affiliation (université/institution, laboratoire, équipe d’accueil, etc.) – titre de la proposition
– résumé (200-250 mots)
– 3-5 mots-clés
– bibliographie minimale (5 titres)

Contacts pour l’envoi des propositions :

Rachele RAUS, responsable du numéro (pour les propositions en français et en italien) :

racheleraus@libero.it / rachele.raus@unito.it Laurentiu BALA (pour les autres propositions) :

lbala@central.ucv.ro

Article originalhttp://cis01.central.ucv.ro/litere/argotica/Argotica_Fr.html

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