Traduction : Top 10 des idées reçues

Fausses idées, approximations et incompréhensions sur le métier de traducteur ?

Retour sur 10 expressions que nous entendons trop souvent !

1 – Aimer les langues ou avoir une bonne note au TOEIC suffit pour exercer le métier de traducteur

Ce n’est absolument pas suffisant, même si aimer les langues est un pré-requis très préférable dans le domaine de la traduction. Il est important de se former pour apprendre les méthodes et techniques de traduction pour gagner en efficacité. D’autre part, le niveau en langue doit aller au delà des baromètres des examens standards.

 

2 – Traduire ce n’est pas dur : il suffit de remplacer des mots sources par des mots cibles

Il est très rare qu’une traduction, même courte, ne puisse être qu’une simple substitution mot à mot. Un traducteur doit traiter de nombreux mots ou expressions qui n’ont pas de traductions directes. Les différences de structure de phrase et de syntaxe rencontrées font obligatoirement l’objet de réarrangements pour paraitre naturelles dans un autre langage.

 

3 – Le marché de la traduction, c’est tout petit et il est en régression

Le marché mondial de la traduction atteint environ 40 milliards d’euros et en France il est aux alentours de 800 millions d’euros. Ces chiffres augmentent d’environ 5 % chaque année, avec encore de nombreuses places à prendre.

 

4 – La traduction automatique c’est l’avenir et la mort des traducteurs

Même si la traduction automatique a fait de grands progrès, notamment avec la traduction neuronale, il y a encore beaucoup d’inexactitudes… Prenons par exemple, les entreprises qui ont simplement connecté leur site Web à Google Translate… Si vous ne vous inquiétez pas à quel point votre traduction est inexacte, drôle ou tout à fait incompréhensible : cette solution est faite pour vous.

D’autre part, la traduction automatique participe aussi à la croissance de la demande en traduction traditionnelle car les systèmes de traduction automatiques en ligne et gratuits mettent la traduction directement à la disposition de tous les utilisateurs. Ces utilisateurs comprennent l’inexactitude de leurs traductions et font ensuite appel à des traducteurs professionnels. 

 

5 – Tout le monde sait lire l’anglais

L’anglais est peut-être l’une des langues la plus étudiée dans le monde,  la proportion d’anglophones dans la population mondiale tend à diminuer actuellement. Sur internet, le pourcentage de personnes qui utilisent l’anglais a diminué, et est passé en dessous de 30 %.

Pour information, il a aussi été prouvé qu’une clientèle qui accède à un site internet dans sa langue maternelle se sent plus en confiance et effectuera plus facilement un achat.

 

6 – Les bons traducteurs traduisent indifféremment vers leur langue maternelle mais aussi vers leur deuxième langue

Cette affirmation rejoint aussi la fameuse question : « combien de langues parlez-vous ? » À vrai dire, la majorité des traducteurs travaille dans un seul sens, c’est à dire d’une langue à l’autre (souvent sa langue maternelle) et non l’inverse car une connaissance avancée de deux langues plutôt qu’une connaissance superficielle de plusieurs langues est toujours préférable.

Prenons l’exemple de la langue française : un élève de primaire utilise 800 à 1 600 mots, un francophone adulte en utilise régulièrement de 4 000 à 6 000. Les francophones « instruits » en connaissent entre 6 000 et 10 000 alors que les professionnels spécialisés dont les secteurs comportent un vocabulaire très étendu (ex : avocats, médecins…) utilisent environ 23 000 mots. Il faut donc que les traducteurs et les interprètes de ces professions utilisent ce vocabulaire étendu dans deux langues à la fois. Certains travaillent bel et bien avec plus d’une paire de langues tels que les interprètes de conférence qui ont une connaissance « passive » de plusieurs langues : ils sont en mesure de comprendre mais les traducteurs et les interprètes ne sont généralement pas des « hyper-multilingues ».

 

7 – Notre stagiaire bilingue peut traduire ce document

Savoir changer la roue d’une voiture ne fait pas de vous un garagiste…

Savoir cuisiner un plat de nouilles ne vous transforme pas en un grand chef étoilé…

Savoir découper le poulet le dimanche ne fait pas de vous un chirurgien….

C’est pareil pour la traduction : nombreuses sont les personnes qui, parlant parfaitement deux langues, échouent aux examens professionnels de traduction et d’interprétation. Transposer fidèlement le sens des mots et le contenu culturel d’une langue vers une autre est réellement un métier et ne peut pas subir d’approximations.

 

8 – Interprète et traducteur : en fait, c’est le même métier !

Les traducteurs travaillent avec des documents écrits tandis que les interprètes facilitent les communications orales. Ces deux activités nécessitent réellement des compétences spécifiques et différentes.

Les interprètes doivent avoir de bonnes compétences en interactions humaines, posséder un grand pouvoir de concentration et réfléchir très rapidement.

Les traducteurs travaillent souvent seuls et doivent avoir un certain style d’écriture. Même s’ils travaillent souvent dans l’urgence, ils ne font pas de traductions instantanées.

Si certains linguistes font à la fois de la traduction et de l’interprétation, beaucoup d’autres se concentrent sur un seul de ces domaines.

 

9 – La formation de traducteur, c’est facile, il suffit d’apprendre un dictionnaire bilingue

Non, la formation en traduction n’est pas un long cours de vocabulaire : s’il suffisait d’apprendre un dictionnaire, traduire un mot par un autre ce serait assez facile et les ordinateurs pourraient s’en charger. Au-delà des mots, un traducteur doit être capable de transposer des idées, des contextes, des nuances, un concept, une signification, une spécificité locale…

 

10 – Se former à la traduction, ça ne sert à rien

Ce n’est pas parce qu’une personne est bilingue qu’elle peut se dire traductrice : même si certaines compétences peuvent s’acquérir par l’expérience, certaines ne peuvent s’acquérir que par le biais d’une solide formation théorique et pratique. Il existe de nombreuses formations initiales à la traduction qui feront l’objet d’un prochain article mais je n’ai trouvé qu’un seul organisme qui propose de la formation professionnelle continue à la traduction et à distance : il s’agit de CI3M.

Beaucoup de traducteurs sérieux sont des personnes instruites, diplômées et formées soit en traduction, soit en sciences du langage ou dans un domaine spécialisé.

 

 

Laisser un commentaire